Le ministre de la Santé conteste les hausses tarifaires des assurances santé en 2024



Le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, lance une campagne contre les hausses de tarifs prévues pour 2024 par les mutuelles, compagnies d’assurance et institutions de prévoyance. Considérant ces augmentations comme inacceptables, le Ministre souligne la nécessité d’un dialogue accru sur le financement du système de santé. Les organismes complémentaires d’assurance maladie (Ocam) se retrouvent ainsi au cœur d’une controverse, avec des prévisions d’indexation de 9 à 11 % en santé individuelle et de 8 à 12,5 % en collective.

Des prévisions jugées « non tenables »

Dans une récente intervention sur l’émission « Dimanche politique » de France 3, le ministre de la Santé a vivement réagi aux projections de hausses tarifaires. Des chiffres avancés par le cabinet d’actuariat Addactis dès septembre dernier indiquaient des prévisions d’indexation pour 2024 entre 9 et 11 % en santé individuelle et de 8 à 12,5 % en santé collective. Aurélien Rousseau est catégorique : de telles augmentations ne sont pas tenables. Il met en garde contre le risque de faire du patient la variable d’ajustement du modèle économique des Ocam.

Réactions des acteurs du secteur

Les assureurs complémentaires santé, confrontés à ces critiques, justifient les hausses importantes en évoquant plusieurs facteurs. Outre la dérive naturelle des dépenses de santé due au vieillissement de la population, ils mentionnent le transfert de charges de 500 millions d’euros sur le dentaire, la hausse des consultations médicales, les revalorisations des prestations des professionnels de santé et les coûts non compensés du 100 % santé des années précédentes.

Le Ministre appelle à la raison

Le ministre de la Santé souligne que des augmentations de 8 % et plus n’ont pas de sens et ne sont pas acceptables. Au regard de l’inflation et des transferts de charge, il estime que des hausses de 4 à 5 % seraient plus logiques. Aurélien Rousseau annonce également une rencontre prochaine avec les représentants des Ocam pour discuter de ces questions. Il s’engage à réunir le Cedoc, une nouvelle instance visant à améliorer la concertation entre les pouvoirs publics et les assureurs, à la mi-décembre.

La contestation du ministre de la Santé envers les hausses tarifaires prévues pour 2024 met en lumière les tensions croissantes entre le Gouvernement et les organismes complémentaires d’assurance maladie. Alors que les assureurs évoquent des réalités économiques et des coûts non compensés, le dialogue entre les parties devient crucial pour trouver des solutions équilibrées et assurer la pérennité du système de santé.