L’érosion de la biodiversité : un risque économique majeur

Les entreprises sont de plus en plus confrontées aux conséquences directes de l’érosion de la biodiversité. La détérioration du capital naturel se traduit par des risques divers, tels que des perturbations des chaînes d’approvisionnement, des baisses de rendement agricole en raison du déclin des pollinisateurs, ainsi qu’une vulnérabilité accrue aux catastrophes naturelles. Si ces tendances se poursuivent, le rapport indique qu’elles pourraient entraîner une baisse annuelle du PIB mondial de 0,67 % d’ici 2050.

Des conséquences pour la valorisation des obligations d’État

Cette baisse du PIB pourrait à son tour affecter la valorisation des obligations souveraines, notamment à travers des impacts sur les soldes des comptes courants, les taux de change et les recettes fiscales. À l’inverse, les pays qui prennent des mesures pour protéger et restaurer la biodiversité pourraient bénéficier d’une amélioration de leur solvabilité, à mesure que les actifs naturels deviennent plus rares et précieux.

Les opportunités pour les pays engagés dans la préservation

Les pays investissant dans la protection de la biodiversité pourraient tirer parti de la raréfaction des ressources naturelles. Une gestion proactive des actifs naturels pourrait ainsi renforcer leur position financière sur le long terme et améliorer leur attractivité pour les investisseurs.

Un manque d’intégration des risques naturels sur le marché

L’étude souligne que les risques et opportunités liés à la biodiversité sont souvent mal pris en compte ou sous-évalués sur le marché de la dette souveraine. Afin d’aider les investisseurs à mieux comprendre ces enjeux à un niveau macroéconomique, ce rapport vise à clarifier les concepts clés liés à la nature et à fournir des outils pour évaluer les risques spécifiques à chaque pays.

Le rôle clé des données pour évaluer la biodiversité

Geoffroy Dufay, coauteur de l’étude et responsable des produits et activités de conseil Nature chez AXA Climate, insiste sur l’importance de la donnée pour évaluer l’état des écosystèmes et la fragilité des espèces. « La donnée est stratégique pour comprendre l’état de la diversité vivante, ainsi que les menaces qui pèsent sur les espèces clés et leurs habitats », déclare-t-il, soulignant son rôle crucial dans l’évaluation des risques économiques associés à la dégradation de la biodiversité.