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Les actifs français face au défi de la retraite 

À l’heure où la réforme des retraites continue de polariser les débats politiques, une enquête menée par l’Ifop pour Altaprofits dévoile les attentes, préoccupations et stratégies des actifs français en matière de préparation à la retraite. Réalisée du 12 au 14 novembre 2024, cette étude met en lumière un constat partagé par beaucoup : le maintien du niveau de vie à la retraite est une préoccupation majeure pour la grande majorité des actifs.



Un pessimisme marqué sur le niveau de vie à la retraite

Les actifs français envisagent majoritairement une baisse de leur niveau de vie une fois à la retraite.

  • 69 % des actifs anticipent une diminution de leur niveau de vie, avec des disparités notables selon l’âge et le genre. Les femmes (73 %) et les actifs de plus de 50 ans (78 %) sont parmi les plus pessimistes.
  • À l’inverse, seuls 5 % des répondants estiment que leur niveau de vie augmentera, une perception plus fréquente chez les jeunes de 18-24 ans (17 %).

La quête du taux plein : travailler plus longtemps pour garantir sa retraite

Face à ces incertitudes, 57 % des actifs privilégient le travail prolongé pour atteindre une retraite à taux plein. Cette priorité transcende les catégories socio-démographiques, traduisant une volonté générale de sécuriser des revenus suffisants. En revanche, 43 % préfèrent partir plus tôt, acceptant une pension moins élevée.

Le rôle central du système de retraite par répartition

Pour 79 % des actifs français, le système de retraite par répartition constitue la principale source de revenus à la retraite.

  • Parmi eux, 39 % dépendent exclusivement de cette pension, un chiffre qui reflète une dépendance forte envers le modèle actuel, notamment chez les plus pessimistes quant à leur avenir financier.
  • Toutefois, 61 % des actifs envisagent déjà une complémentarité avec une retraite “par capitalisation”, via l’épargne ou des placements financiers et immobiliers. Cette proportion inclut :
    • 40 % qui associent répartition et capitalisation,
    • 12 % qui équilibrent les deux sources,
    • 9 % qui privilégient la capitalisation, considérant la pension comme un complément.

Des visions générationnelles et de genre divergentes

Les jeunes générations semblent plus enclines à intégrer des solutions complémentaires à la répartition :

  • 18 % des 18-24 ans comptent majoritairement sur leur épargne ou leurs placements pour leur retraite, contre seulement 5 % des 50 ans et plus.
  • Par ailleurs, 56 % des moins de 35 ans anticipent une baisse de leur niveau de vie, une proportion moindre comparée aux 75 % des actifs plus âgés.

Des différences notables émergent également entre les hommes et les femmes :

  • Les hommes jeunes (moins de 35 ans) sont davantage optimistes, 21 % d’entre eux prévoyant des revenus équilibrés entre répartition et capitalisation, contre seulement 10 % des femmes de la même tranche d’âge.
  • Les femmes, quant à elles, restent plus nombreuses (47 % des plus de 35 ans) à envisager leur retraite majoritairement via le système de répartition.

Une prise de conscience encore incomplète

Malgré une large adhésion théorique à la nécessité d’épargner individuellement (84 % selon le Baromètre 2024 de l’épargne en France), un décalage persiste entre cette conscience et les actions concrètes. Ce manque d’anticipation s’explique notamment par des contraintes financières ou une méconnaissance des solutions disponibles.