Rapport au travail en 2025 : ce que dit l’Observatoire Diot-Siaci
Le Groupe Diot-Siaci, groupe de conseil et de courtage d'assurances, publie une nouvelle édition de son Observatoire consacré à l’absentéisme, au turnover et à l’engagement des salariés. Cette étude s’appuie sur l’analyse statistique de plus d’un million de salariés en CDI ou en CDD sur la période 2020-2023, ainsi que sur deux enquêtes menées en partenariat avec l’institut IPSOS, auprès d’un échantillon représentatif de 2 000 salariés.
16 / 04 / 2025

Un absentéisme toujours élevé, malgré un léger recul
En 2024, le taux d’absentéisme dans les entreprises françaises s’élève à 4,84 %. Si l’on observe une légère baisse par rapport à 2023, cette évolution s’explique davantage par une diminution du nombre de salariés absents que par une réduction de la durée des arrêts, qui continue de progresser. Elle atteint aujourd’hui en moyenne 21,5 jours, soit le niveau le plus élevé depuis la crise sanitaire.
Les arrêts longs (plus de 90 jours) représentent plus de la moitié de l’absentéisme global (2,63 %), tandis que les arrêts courts (moins de 4 jours) restent très marginaux (0,16 %). Les jeunes actifs de moins de 35 ans sont trois fois plus concernés par l’absentéisme perlé que les plus de 55 ans.
Les principales causes d’absence identifiées sont les maladies ordinaires et saisonnières (54 %), suivies de la fatigue (37 %), des risques psychosociaux et des troubles musculosquelettiques. Chez les moins de 25 ans, près d’un salarié sur deux cite la fatigue comme motif d’arrêt.
Le télétravail, un amortisseur des absences
L’étude met en lumière l’impact du télétravail sur la diminution de certains arrêts. En effet, 67 % des télétravailleurs déclarent avoir déjà évité un arrêt de travail grâce à la possibilité de travailler à distance, et près de la moitié d’entre eux disent l’avoir fait à plusieurs reprises.
Un engagement toujours présent, mais plus fragile
Si 89 % des salariés interrogés se disent investis dans leur travail, seuls 36 % affirment l’être « très » fortement. Plus de la moitié (53 %) admettent avoir ressenti un manque de motivation ponctuel. Ce décalage entre implication déclarée et motivation réelle s’explique en partie par un sentiment persistant de manque de reconnaissance : 45 % estiment que leurs efforts ne sont pas récompensés et 40 % considèrent que leur travail n’est pas valorisé.
Malgré cela, 79 % des salariés estiment exercer un métier porteur de sens et 84 % disent parvenir à maintenir un bon équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
Un environnement de travail satisfaisant, mais perçu comme inéquitable
81 % des salariés se déclarent satisfaits de leur travail au quotidien, mais 28 % évoquent des tensions avec leur hiérarchie. Surtout, plus d’un tiers (37 %) estiment que tous les salariés ne sont pas traités de manière équitable. Les inéquités perçues concernent d’abord les différences de statut (41 %), puis celles liées à l’âge (21 %) et au sexe (13 %).
Des salariés attachés à leur entreprise mais en quête de perspectives
70 % des salariés déclarent faire confiance à leur entreprise. Toutefois, seuls 26 % souhaitent y rester à long terme. Les principales raisons invoquées pour envisager un départ sont la rémunération (28 %), l’absence de perspectives d’évolution (25 %) et le manque de reconnaissance (22 %).
Un outil de compréhension utile pour les entreprises du secteur
Cet Observatoire livre une vision du rapport au travail des salariés français. Il met en évidence des signaux importants pour les entreprises soucieuses de renforcer leur politique de prévention, d’adapter leurs pratiques managériales et de répondre aux attentes croissantes en matière de qualité de vie au travail.