Le ministère de l’Economie et des Finances a appelé les assureurs à limiter la hausse des primes d’assurance auto et habitation en 2024. Face aux préoccupations sur le pouvoir d’achat des Français, Bercy souhaite que les assureurs fournissent un nouvel effort collectif, au moment où l’inflation rebondit à +4,8 % à fin août.

L’an dernier, Bruno Le Maire avait obtenu l’engagement de la profession de contenir l’évolution moyenne des primes d’assurances auto et habitation en-deçà de l’inflation sur 2022 et 2023. Même si chaque assureur restait libre de sa politique tarifaire, l’appel de Bercy avait été entendu.

Mais les assureurs sont confrontés à une série de défis qui pourraient peser sur leurs résultats techniques en 2024. La sinistralité climatique est, pour l’instant, plus clémente que l’an dernier, mais les assureurs comptaient visiblement sur cette accalmie pour reconstituer une partie de leurs provisions. L’épisode de forte canicule du mois d’août qui a frappé le Sud de la France pourrait se traduire par de nouveaux cas de sécheresse et des fissures sur les habitations.

Les assureurs dommages devront aussi absorber les émeutes urbaines de juin dernier dont la facture, estimée pour l’heure à 650 M€, devrait plutôt se rapprocher du milliard d’euros.

Enfin, les assureurs auront aussi à répercuter dans leurs tarifs le coût de leur réassurance dommages. L’an dernier, les renouvellements des traités de catastrophes naturelles avaient débouché sur une augmentation des couvertures de 37%.

Les assureurs devront donc trouver un équilibre entre la nécessité de préserver leur solvabilité et la prise en compte des préoccupations sur le pouvoir d’achat des Français.