Baromètre Landoy 2024 : une France qui vieillit entre progrès et déni

Le Club Landoy, collectif d'entreprises initié par le groupe Bayard, a dévoilé l'édition 2024 du Baromètre Landoy de la France qui vieillit. Cette enquête réalisée avec l'Ifop met en lumière les perceptions des Français face aux enjeux du vieillissement démographique, à la fois sur les plans personnels et sociétaux.


04 / 12 / 2024


Un allongement de la vie perçu comme un progrès

Selon l’étude, l’allongement de l’espérance de vie est globalement bien accueilli par les Français, avec 88 % des sondés considérant ce phénomène comme un progrès. Une majorité (59 %) se déclare même enthousiaste à l’idée de vivre jusqu’à 100 ans. Cependant, cette perception positive coexiste avec des préoccupations collectives. Près de 78 % des Français jugent que ce vieillissement pose des défis économiques majeurs et 69 % estiment que notre système social est insuffisamment préparé.

Le paradoxe du travail et de la retraite

Le rapport met en évidence une divergence entre le désir individuel et les implications collectives liées à l’allongement de la vie. Si les Français apprécient les gains en espérance de vie, ils ne souhaitent pas prolonger leur durée de travail en conséquence. L’âge moyen de départ à la retraite actuellement estimé à 63,5 ans est nettement supérieur à l’âge souhaité par les sondés, fixé à 59,1 ans. Ce décalage reflète une volonté intergénérationnelle de profiter d’une retraite en bonne santé, avec un âge limite en bonne santé estimé à 78,7 ans.

Une préparation insuffisante face aux défis financiers

La question de la dépendance révèle également un paradoxe. Si 65 % des Français reconnaissent qu’ils feront face à un état de dépendance dans leur vie, peu d’entre eux (32 %) ont anticipé cette situation en prenant des dispositions financières ou patrimoniales. Pour la retraite, seulement 38 % des 50-64 ans ont calculé les ressources nécessaires pour maintenir leur niveau de vie. Ce constat souligne l’importance d’une éducation économique et financière, un besoin exprimé par une majorité de salariés.

Le seuil des 50 ans, une barrière professionnelle

L’étude montre que l’âge de 50 ans marque une étape perçue comme délicate dans la carrière professionnelle. À partir de cet âge, les sondés jugent qu’il devient plus difficile d’évoluer ou de retrouver un emploi. De plus, les efforts de formation ou de recrutement des entreprises pour les plus de 50 ans sont jugés insuffisants.

Une demande forte de formation en entreprise

Le Baromètre révèle une appétence pour des initiatives en entreprise pour accompagner ces transformations. 66 % des sondés se disent intéressés par des ateliers de préparation à la retraite et 84 % souhaitent une formation des managers à l’inclusion intergénérationnelle. Cette demande traduit un besoin d’accompagnement face aux défis de la transition démographique.

Un défi collectif à relever

Pour Sibylle Le Maire, directrice exécutive de Bayard et fondatrice du Club Landoy, ces constats appellent à une mobilisation collective :« La transition démographique redéfinit notre modèle social et économique. Les entreprises jouent un rôle clé pour réconcilier responsabilité individuelle et solidarité collective, tout en répondant aux attentes des collaborateurs d’être formés et accompagnés dans les nouvelles étapes de vie. »