Mercer Marsh Benefits, acteur dans le domaine du conseil et du courtage en santé et prévoyance, vient de publier son baromètre annuel sur l’absentéisme en France. Cette étude, menée auprès de plus de 3 300 entreprises, met en lumière les tendances et les évolutions de ce phénomène en 2023.

Un retour à des niveaux pré-COVID, mais des défis persistants

L’absentéisme a enregistré une baisse significative en 2023, atteignant 4,8 %, soit un retour aux niveaux observés en 2021, après une année record en 2022 avec un taux de 5,2 %. Ce recul est principalement attribué à une diminution drastique des arrêts de courte durée, notamment ceux compris entre 6 et 15 jours, qui ont chuté de 51 % en 2023. En revanche, les arrêts de plus de 15 jours se sont maintenus à des niveaux stables, avec une légère baisse de 2 %.

Malgré cette amélioration, Camille Mosse, Directrice Technique et Offre chez Mercer Marsh Benefits France, met en garde : « Il est encore trop tôt pour se réjouir, car les raisons de cette baisse sont majoritairement conjoncturelles, liées à l’absence des vagues COVID-19 observées en 2022. Les causes profondes de l’absentéisme n’ont que peu évolué ».

Des disparités marquées entre les sexes et les statuts

L’étude révèle également que l’absentéisme reste plus élevé chez les femmes, avec un taux de 6,5 % contre 3,6 % chez les hommes. La durée moyenne d’un arrêt pour les femmes est de 38 jours, contre 29 jours pour les hommes. En excluant les arrêts maternité, cette durée reste plus élevée, à 35 jours pour les femmes.

Autre constat, les salariés non-cadres s’absentent en moyenne 4 jours de plus que les cadres, une tendance qui souligne la nécessité pour les entreprises de prendre en compte ces disparités dans la gestion du bien-être au travail.

Les secteurs les plus touchés par l’absentéisme

Certains secteurs d’activité sont particulièrement impactés. En 2023, le commerce et la distribution, les centres d’appel ainsi que les services à la personne sont les plus touchés, traduisant une vulnérabilité accrue dans ces métiers souvent caractérisés par des conditions de travail exigeantes et parfois précaires.

Une réponse stratégique nécessaire pour les entreprises

Camille Mosse souligne que, pour endiguer ce phénomène, il est essentiel que les entreprises adoptent une stratégie structurée et durable. « L’absentéisme n’est pas une fatalité », affirme-t-elle. « En analysant et en évaluant les risques, il est possible de les traiter et d’en réduire l’impact. La santé des salariés est un levier de performance durable pour l’entreprise. »