Les coûts cachés de la santé

France Assos Santé a présenté le 27 novembre les résultats définitifs de son enquête exclusive sur les restes à charge invisibles (RACI) lors de sa Journée nationale Assurance maladie. Cette étude, coorganisée avec la FNATH et l’UNAF, met en lumière l'ampleur des dépenses de santé non couvertes qui pèsent sur les patients, en particulier ceux atteints de maladies chroniques, en situation de handicap ou de perte d’autonomie.


05 / 12 / 2024


Des restes à charge invisibles fréquents et élevés

Réalisée auprès de 3 100 participants, l’enquête révèle que 88,6 % des répondants ont déclaré devoir supporter des RACI, avec une moyenne annuelle de 1 557 € par personne, et jusqu’à plus de 8 200 € pour les 10 % les plus touchés. Pour les personnes en affection de longue durée (ALD), la moyenne grimpe à 1 623 € par an.

Les postes les plus fréquemment cités sont :

  • Médecines complémentaires et santé mentale : 64,2 %
  • Petit matériel médical : 54,6 %
  • Alimentation et activité physique : 53,1 %
  • Transports liés aux soins : 48,8 %

Les dépenses les plus coûteuses concernent :

  • L’adaptation du cadre de vie : 324 € en moyenne
  • Médecines complémentaires et santé mentale : 310 €
  • Alimentation et activité physique : 256 €

Les populations les plus affectées incluent les personnes en situation de handicap moteur (2 535 €), de handicap psychique (1 999 €) ou souffrant de douleurs chroniques (1 972 €).

Des conséquences directes sur l’accès aux soins

Ces coûts, souvent invisibles dans les données officielles, ne sont pas sans impact : 53,2 % des répondants déclarent avoir dû renoncer à des soins en raison de ces charges. Ces RACI s’ajoutent aux restes à charge identifiés, tels que les dépassements d’honoraires ou les franchises, qui s’élèvent à 274 € par an et par habitant en moyenne, et à 840 € pour les personnes en ALD, selon la Drees.