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Parlons devoir de conseil en IARD

Elisabeth CLAUDE dirige ASSURVOSGES situé à Vagney depuis plus de 20 ans. Elle accompagne ses clients, particuliers et petites entreprises, essentiellement en IARD.


16 / 12 / 2024


En tant que courtier de proximité, comment identifiez-vous les besoins spécifiques de vos clients, qu’ils soient particuliers ou professionnels, afin de leur proposer les assurances les plus adaptées, tout en respectant vos obligations d’information et de conseil ?

Dans un premier temps, nous collectons les informations personnelles essentielles du client pour bien identifier son profil et assurer un suivi rigoureux. Nous demandons un justificatif d’identité (carte d’identité, passeport) pour vérifier l’authenticité des informations fournies et respecter nos obligations légales en matière de vérification de l’identité du client. En fonction des besoins spécifiques de l’étude du dossier, d’autres documents peuvent également être demandés. Ces informations permettent de garantir une évaluation personnalisée et précise des besoins du client.

Comment procédez-vous pour vous assurer que vos clients ont bien compris les garanties et les exclusions des contrats que vous leur proposez ?

Nous procédons systématiquement à une relecture attentive des contrats avec les clients avant toute signature. Cette étape est cruciale pour nous assurer que chaque clause est bien comprise et que toutes les garanties, obligations et exclusions sont clairement exposées. En procédant de cette manière, nous nous assurons que le client prend une décision éclairée et qu’il dispose de toutes les informations nécessaires pour faire un choix en toute confiance.

Votre rôle de courtier vous impose de rechercher les meilleures offres pour vos clients. Comment vous assurez-vous d’orienter vos clients vers les produits d’assurance les mieux adaptés à leurs attentes, tout en respectant le cadre réglementaire et vos obligations de conseil ?

Forte de mes 23 années d’expérience dans le métier, je connais les conditions de souscription et les spécificités de chacune des compagnies avec lesquelles je travaille. Cela me permet de sélectionner les offres les mieux adaptées aux besoins du client et de les personnaliser en fonction de sa situation. Mon objectif que le client puisse faire un choix en toute confiance, en ayant une vision claire des possibilités qui s’offrent à lui.

Comment faites-vous le suivi de vos clients après la souscription de leurs contrats ? Est-ce que la proximité joue un rôle dans la gestion des relations et l’adaptation des assurances au fil du temps ?

Nous maintenons un contact régulier et personnalisé avec nos clients, par email, téléphone et sms. Nos clients choisissent de souscrire auprès de nous pour des raisons de proximité. Lorsqu’ils appellent, ils n’ont pas à passer par de multiples intermédiaires – ils nous joignent directement, ce qui leur garantit une réponse rapide et un accompagnement de qualité. En cas de coup dur, nous restons présentes et réactives.

Comment voyez-vous l’évolution du devoir de conseil dans un contexte où les produits d’assurance deviennent de plus en plus digitalisés et où les attentes des clients, particuliers comme entreprises, évoluent ?

Nous nous efforçons d’effectuer notre devoir au conseil au mieux. La digitalisation a un côté pratique et permet de gagner du temps pour la régularisation du contrat. Nous envoyons systématiquement une fiche d’informations et conseils que le client doit nous retourner signée. 

Il est évident que les besoins de clients en IARD évoluent : ils souhaitent avoir un contrat prévoyant d’excellentes garanties pour un tarif mini ! Nous passons forcément beaucoup de temps à chercher le contrat « miracle » !!

En ce qui concerne les contrats santé, nous constatons que nos clients sont obligés de diminuer leurs garanties afin de réduire considérablement leurs cotisations.

Nous respectons nos obligations de devoir de conseil mais il faut reconnaitre qu’à l’heure actuelle, nous passons énormément de temps à gérer ces formalités au détriment du développement commercial du cabinet.

La gestion de la mise en conformité devient de plus en plus compliquée et sera un jour impossible pour nous compte tenu du temps nécessaire et du coût engendré par cette obligation. N’ayant pas de structure juridique, je n’ai pas eu le choix que de faire appel à un cabinet d’avocats compte tenu de la complexité du questionnaire. La charge administrative devient un obstacle, nous éloignant de notre cœur de métier et de l’accompagnement de nos clients.

Un mot sur les 15 heures de formation obligatoires. Bien entendu, il est indispensable de se tenir à jour sur les évolutions du métier, et je reconnais l’importance de suivre les réformes et les changements réglementaires. Mais imposer une formation annuelle rigide n’est pas forcément pertinent. Une approche plus souple, comme un total d’heures à répartir sur trois ans, permettrait à chaque courtier de choisir des formations vraiment utiles, au moment opportun.

Quelles bonnes pratiques recommanderiez-vous à vos confrères courtiers pour améliorer encore la qualité du conseil, tout en s’adaptant aux nouvelles réglementations et aux besoins changeants des assurés ?

Je n’ai pas de conseils à donner à mes confrères ! Chacun sait que la qualité du conseil repose sur une écoute attentive des clients et sur une veille rigoureuse des évolutions réglementaires.